Dans quel état j’erre ?
Thierry Legay Mots & Cie, 2001 Compilation inégale
Ce trésor de trésors de l’homophonie reprend en les détaillant parfois un certain nombre de rubriques de Pour tout l’or des mots de Claude Gagnière (Bouquins, 1996) à qui l’opuscule est dédié et dont l’ouvrage, étonnament ne figure pas dans la bibliographie. Une première partie traite opportunément des grands noms de l’holorimes et des vers homophones, Allais, bien sûr, de Vilmorin, Desnos, Marmié, Bailly, Antel, Devos, Luc Etienne, Lapointe… Les citations d’à peu près purement calembouriques, basés sur les homonymes sont moins bien venues et on se demande ce que viennent faire –dans ce chapitre- les adresses versifiées de Mallarmé ou les noms de personnages de Frédéric Dard. La fiente de l’esprit qui vole a en effet touché quasiment tous les auteurs !
Les autres chapitres annoncent mieux la couleur et accumulent les calembours et à peu près en puisant abondamment chez Allais, avec des kakenphatons et leur inévitable « L’amour a vaincu Loth », des fables express classiques, des jeux de rimes, avec à nouveau des adresses versifiées, des comptines et devinettes, des moyens mnémotechniques (on reprend l’expression Ornicar de la même collection et on met à nouveau Allais à contribution), récits alphabétiques et encore Allais, récit musicaux (Desnos et Vilmorinet heureusement le moins connu « Ré, si dorée, sol d’eau fade aux récits fados « de David Massot) Pauvre est la page sur l’aptonymie que l’auteur veut rapprocher de l’autoréférence. Il faut le croire sur parole car ses exemples (M. Taillebois s’est blessé en coupant du bois) sont peu convainquant. De plus il ne cite pas les deux Centres de Recherches Aptonymiques existant en France et au Canada, qui eux ne publient que des aptonymes ou contraptonymes avérés. Suivent ensuite et à nouveau des jeux de mots plus ou moins laids et des calembours plus ou moins bons issus de titres de films et de livres, d’enseignes et de publicité. La compilation ne vaut pas Si t’es gai ris donc, de Pierre Grousset, Julliard, 1963 Dictionnaire des jeux de mots, de Pierre Berloquin, Encre, 1980. Les mauvais qui-colle-qui, de Daniel Hamelin, Pauvert, 1974 Calembours et autres jeux sur les mots d’esprit, du marquis de Bièvre, Payot, 2000. Du calembour au mot d’esprit, de Jean Cazeneuve, Editions du Rocher, 1996. La série des Petite fabrique de littérature (du même auteur en collaboration avec Alain Duchesne chez Magnard) avait une autre allure !