Méthodologie : Pangrammes de mots

Un peu de méthode : le français, de par la fréquence de ses voyelles, ne permet pas de trouver six mots contenant chacun une seule de nos six voyelles accompagnée d’autres lettres non répétées de l’alphabet.

Dans un premier temps ce sont les lettres à très faibles fréquences ou les mots longs à une seule voyelle qu’il faudra utiliser. On peut ainsi tenter de rechercher les mots pangrammogènes en incluant à toute fins utiles des nom propres.

Si toutes les consonnes avaient la même fréquence en français, on pourrait exprimer l’intérêt d’un mot par un rapport consonnes/ voyelles (C/V). Ainsi bortsch vaudrait (6), khmer et Clwyd (4), thym et kwas (3). Il est évident que bortsch est surévalué par rapport à Bronx ou même à wok car il empêche l’utilisation ultérieure des lettres s, r et t, très demandées. L’optimisation de l’emploi des mots du tableau montre vite les limites avec des blocages rapides parfois inattendus (utilisation du c ou du h très présents dans les mots à fort rapport voyelles sur consonnes)

Kwas, fjord, chip, lynx, zut : 20 lettres, 15 consonnes sans utilisation de e : pas mal et cela semble être un pangramme maximum sans blocage. Le milliélectron-volt mev ajoute bien 3 lettres mais sort de la norme du pangramme pur.

Avec 23 lettres on trouve également, cités par Michel Laclos, et à la limite de la pureté

Thym, Flux, Bond, Zig ( ?), Vers, Jack : restent PGW
Fjord, Pack ( ?), Whist, Lynx, Buvez : restent GQM

Mais en tout état de cause il faut allier ces mots pour en faire une phrase honorable. Ce qui n‘est pas facile quand il ne reste que « gqm».

Hip ! Lynx qui fjord, zut kwas BCG Mev (28) contient trop de licences pour servir de base même si, à titre d’exercice pataphysique, on a pu lire :

MLXV. Jugez probant whisky ! CQFD. (26)

A noter, dans le genre, l’exercice de Jacques Jouet, qui sur le style messages secrets, nous livre, dans le n° 44 de la bibliothèque oulipienne :

De QG Mbuji TV Schwarzkopf lynx (26)
J.O. Gaz VW bis : nul ptyx khmer ! CQFD (26)
C, K, V, Y, Zr, W, Gd, Fm, sphinx, quel jabot ! (26)

Plus c’est court et moins c'est compréhensible !

Toutes les explications voulues sont données car la compréhension du pangramme nécessite à chaque fois un décryptage détaillé, parfois long et laborieux.

En effet plus on se rapproche de 26 lettres plus le message est ésotérique !

Une coopération helvético-canadienne donne un exemple assez court : l'agent secret suisse, X vient d'apprendre à la télé la nouvelle de l'assassinat de Kennedy

TV : grand JFK plombé ! Qui ? X, Schwyz. (26) (PK & JF)*
Et on a les cinq principaux signes de ponctuation en prime !

Autre exemple : quelques professeurs de littérature se promènent en Norvège sur le glacier numéro 5 ; on compare les mérites de Mallarmé à ceux de Valéry; les esprits, échauffés, en oublient la casserole et le butane prévus pour cuire le déjeuner...

Fjeld cinq, ptyx vs rhumb ; wok ? gaz ! (26) (EA)*

Plus explicatif : l'arrière petit-neveu du réformateur Zwingli devint évêque. Tout au long de son existence angoissée, il tenta de racheter les hérésies de son ancêtre par un sectarisme étouffant. Il condamna sans appel toute sorte de divertissement, et la bulle qu'il pondit au sujet de la littérature illustrée désespéra l'ensemble des écoliers du canton. On se souvient encore du titre réprobateur qui noircit les journaux ce matin-là.

Mgr. Jack Zw. : "BD = flux hypnotiqves !" (26) (GEF)*

Pour engendrer des phrases sensées (ou jugées telles) il faut sortir des monosyllabes et des voyelles non répétées. On est alors obligé de se rabattre sur des mots bisyllabiques comme "patchwork" et même de commencer à envisager de répéter une voyelle donnée comme dans "walkman"

Le placement des consonnes « rares » : j, k, q, w, x, z conduit à un tableau dans lequel l'amateur puisera.

Le rapport C/V ci-dessus varie entre 2 et 4

Approfondissons l’utilisation des lettres de moyennes fréquences : c, d, f, g, h, j, n, l, m avec ou sans autres consonnes. Nombre de consonnes entre parenthèses.

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Ici le rapport C/V est compris entre 2 et 3

Aux grands maux, les grands mots : on s’aperçoit que le rapport consonnes sur voyelles peut être meilleur pour des mots assez longs. Alors on se prend à chercher du côté des hétéropangrammes les plus longs de la langue française. La préparation de pangrammes parfaits ou minimum amène à la recherche des plus longs mots isogrammatiques ou tout au moins sans redoublement de consonnes.

Dactylographiques (17) avec 16 lettres différentes, contreplaquâmes (15) avec 13 lettres différentes dont 10 lettres consécutives (de L à U), sont de bonnes bases.