Acrostiches
Il s’agit d’une des formes les plus anciennes de jeu poétique. François Villon, Musset, Willy s’y sont essayés.
A la base il s’agit d’un certain nombre de vers dont les initiales forment un mot ou une petite phrase lisible de haut en bas (ou de bas en haut).
Parmi les acrostiches célèbres, figure celui introduit (involontairement ?) par Corneille dans l’acte IV d’Horace :
S'attacher au combat contre un autre soi-même
Attaquer au parti qui prend pour défenseur
Le frère d'une femme et l'amant d'une sœur,
Et, rompant tous ces nœuds, s'armer pour la patrie,
Contre un sang qu'on voudrait racheter de sa vie,
Une telle vertu n'appartenait qu'à nous
L'éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux
Voici un acrostiche double1, élaboré par Luc Etienne, un oulipien, véritable ingénieur du langage, en hommage à Georges Perec. Formidable exploit, car bâti sur le seul palindrome possible avec les seules lettres qui composent PEREC. Ce palindrome borde le poème sur ses quatre côtés. En haut, il constitue le titre ; à gauche et à droite, verticalement, il est l'ensemble des lettres initiales et finales de chaque vers (acrostiche double) ; on le retrouve enfin intégralement, mais divisé en deux, dans le dernier vers.