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Le Chant du Styrène

Le Chant du Styrène est le titre d'un court-métrage réalisé par Alain Resnais en 1958 (parfois daté de 1957, Films de la Pléiade !).
Une visite des usines Péchiney, guidée par un commentaire de Raymond Queneau en forme de poème pastiche

Le fabricant de polystyrène avait commandé ce film, qui devait être à la gloire de ce « noble matériau... entièrement créé par l'homme ». Resnais en avait tiré un film totalement surréaliste, accompagné par le poème de Raymond Queneau et la musique de Pierre Barbaud, inventeur de la musique algorithmique.

La démarche de Queneau vis-à-vis de la créativité technique, avec son recul plein d'humour ne saurait être être étrangère à l'article sur "Le plastique" de Raymond Barthes, paru dans Mythologies (Seuil, 1957)

"O temps, suspends ton bol, ô matière plastique
D'où viens-tu ? Qui es-tu ? et qu'est-ce qui explique
Tes rares qualités ? De quoi donc es-tu fait ?
D'où donc es-tu parti ? Remontons de l'objet
A ses aïeux lointains ! Qu'à l'envers se déroule
Son histoire exemplaire. En premier lieu, le moule,
Incluant la matrice, être mystérieux,
Il engendre le bol ou bien tout ce qu'on veut.
Mais le moule est lui-même inclus dans une presse
Qui injecte la pâte et conforme la pièce.
Ce qui présente donc le très grand avantage
D'avoir l'objet fini sans autre façonnage.
Le moule coûte cher ; c'est un inconvénient.
On le loue il est vrai, même à ses concurrents.
Le formage sous vide est une autre façon
D'obtenir des objets : par simple aspiration.
A l'étape antérieure, soigneusement rangé,
Le matériau tiédi est en plaque extrudé,
Pour entrer dans la buse il fallait un piston
Et le manchon chauffant - ou le chauffant manchon
Auquel on fournissait - Quoi ? le polystyrène
Vivace et turbulent qui se hâte et s'égrène.
Et l'essaim granulé sur le tamis vibrant
Fourmillait tout heureux d'un si beau colorant.
Avant d'être granule on avait été jonc,
"Joncs de toutes couleurs, teintes, nuances, tons.

Ces joncs avaient été, suivant une filière,
Un boudin que sans fin une vis agglomère.
Et ce qui donnait lieu à l'agglutination ?
Des perles colorées de toutes les façons.
Et colorées comment ? Là devint homogène
Le pigment qu'on mélange à du polystyrène.
Mais avant, il fallut que le produit séchât
Et rotativement, le produit trébucha.
A peine était-il né, notre polystyrène.
Polymère produit du plus simple styrène.
Polymérisation : ce mot, chacun le sait,
Désigne l'obtention d'un complexe élevé
De poids moléculaire. Et dans un réacteur,
Machine élémentaire œuvre d'un ingénieur,
Les molécules donc s'accrochant et se liant
En perles se formaient. Oui, mais - auparavant ?
Le styrène n'était qu'un liquide incolore
Quelque peu explosif, et non pas inodore.
Et regardez-le bien ; c'est la seule occasion
Pour vous d'apercevoir ce qui est en question.
Le styrène est produit en grande quantité
A partir de l'éthyl-benzène surchauffé.
Le styrène autrefois s'extrayait du benjoin,
Provenant du styrax, arbuste indonésien.
De tuyau en tuyau ainsi nous remontons,
A travers le désert des canalisations,

Vers les produits premiers, vers la matière abstraite
Qui circulait sans fin, effective et secrète.
On lave et on distille et puis on redistille
Et ce ne sont pas là exercices de style :
L'éthylbenzène peut - et doit même éclater
Si la température atteint certain degré.
Quant à l'éthylbenzène, il provient, c'est limpide,
De la combinaison du benzène liquide
Avec que l'éthylène, une simple vapeur.
Ethylène et benzène ont pour générateurs
Soit charbon, soit pétrole, ou pétrole ou charbon.
Pour faire l'autre et l'un l'un et l'autre sont bons.
On pourrait repartir sur ces nouvelles pistes
Et rechercher pourquoi et l'autre et l'un existent.
Le pétrole vient-il de masses de poissons ?
On ne le sait pas trop ni d'où vient le charbon.
Le pétrole vient-il du plancton en gésine ?
Question controversée… obscures origines…
Et pétrole et charbon s'en allaient en fumée
Quand le chimiste vint qui eut l'heureuse idée
De rendre ces nuées solides et d'en faire
D'innombrables objets au but utilitaire.
En matériaux nouveaux ces obscurs résidus
Sont ainsi transformés. Il en est d'inconnus
Qui attendent encor la mutation chimique
Pour mériter enfin la vente à prix unique.

10^14 Poemes

 

Prendre, de façon aléatoire ou ordonnée, un vers numéroté de 1 à 14, dans un ou plusieurs des poèmes de bases, étiquetés de 1 à 10. On peut même imaginer le titre du sonnet ainsi établi.

Tango sous les tropiques, En attendant le festin, Et mots, eh ! camé ! et Cent dessus de sous en sont des exemples.

Pour des raisons technico-juridiques imposées par Monsieur Gallimard je suis amené à occulter ma base quénienne. Ne vous lamentez pas la Suède, l'Italie et l'Angleterre sont encore là !

 

Tango sous les tropiques ; 12 345 678 901 234

Le roi de la pampa retourne sa chemise
Depuis que lord Elgin négligea ses naseaux
Sur l'antique bahut il choisit sa cerise
Elle soufflait bien fort par-dessus les coteaux


Quand on prend des photos de cette tour de Pise
Qui se plaît à flouer de pauvres provinciaux
Qui clochard devenant jetait ses oripeaux
À tous, n'est pas donné d'aimer les chocs verbaux


Le loup est amateur de coq et de cocotte
Le lâche peut arguer de sa mine pâlotte
Lorsqu'on boit du maté l'on devient argentin


Sa sculpture est illustre. Et dans le fond des coques
On s'excuse il n'y a ni baleines ni phoques
L'écu, de vair ou d'or ne dure qu'un matin


En attendant le festin : 23 456 789 012 345


Le cheval Parthénon s'énerve sur sa frise
Pour du fin fond du nez exciter les arceaux
Le chauffeur indigène attendait dans la brise
Des narcisses on cueille ou bien on est des veaux


Il déplore il déplore une telle mainmise
Qui clochard devenant jetait ses oripeaux
Le vulgaire s'entête à vouloir des vers beaux
L'enfant pur aux yeux bleus aime les berlingots


Le brave a beau crier ah cré nom saperlotte
Aventures on eut qui s'y pique s'y frotte
Lorsque Socrate mort passait pour un lutin


Enfin on vend le tout homards et salicoques
Les Indes ont assez sans ça de pendeloques
Le Beaune et le Chianti sont-ils le même vin ?


Et mots, eh ! camé ! : 34 567 890 123 456

 

Le vieux marin breton de tabac prit sa prise
Pour consommer un thé puis des petits gâteaux
Une toge il portait qui n'était pas de mise
Il ne trouve aussi sec qu'un sac de vieux fayots


Et pourtant c'était lui le frère de feintise
Le vulgaire s'entête à vouloir des vers beaux
Que n'a pas dévoré la horde des mulots ?
La mite a grignoté tissus os et rideaux


Du pôle à Rosario fait une belle trotte
On comptait les esprits acérés à la hotte
Lorsqu'on revient au port en essuyant un grain


Ne fallait pas si loin agiter ses breloques
Les banquiers d'Avignon changent-ils les baïoques ?
Mais on n'aurait pas vu le métropolitain


Cent dessus de sous 97 531 975 319 753

 

Le marbre pour l'acide est une friandise
Se faire il pourrait bien que ce soit des jumeaux
Une toge il portait qui n'était pas de mise
Il n'avait droit qu'à une et le jour des Rameaux


Je me souviens encor de cette heure exeuquise
Que n'a pas dévoré la horde des mulots ?
Qui clochard devenant jetait ses oripeaux
Les Grecs et les Romains en vain cherchent leurs mots


On sèche le poisson dorade ou molle lotte
Aventures on eut qui s'y pique s'y frotte
Chemin vicinal se nourrit de crottin


Frère je te comprends si parfois tu débloques
Les banquiers d'Avignon changent-ils les baïoques ?
Le mammifère est roi, nous sommes son cousin

 

end faq9

ALLEZ ALLAIS, ALLEZ HONFLEUR !

Avec Yan Bourdel et les HYDROPATHES

Votez pour la liste " y'a pas d'sous "

Une chance pour Honfleur : " La Lipouille "

En autorisant sa pêche du 31 mars minuit au 2 avril à 0 heure, nous pouvons vous assurer :

Honfleur abolition des taxes et créations d'emplois

Réduction du chômage en créant 750 ANPE employant une directrice et un secrétaire.
Création d'un centre psychiatrique pour vaches folles.
Implantation d'une usine de déconophones.
Implantation d'une fabrique de casseroles carrées, pour éviter au lait de tourner.
Parking gratuit pour les Honfleurais.
Pas de Taxe foncière.
Pas de Taxe professionnelle.
Cantine gratuite pour nos enfants

Honfleur ville propre

Des TCA dans nos toilettes municipales.

Des moto-crottes électriques.
Une lampe Berger géante, parfumée à la crevette, contre les odeurs du Havre.
Des containers poubelles sur le port de pêche.
Des paniers en osier pour mettre au cul des chiens

Honfleur ville animée

Festival du film Andorran et odorant (d'oignons bien sûr).

Discothèque et casino.
Reboucher le vieux bassin pour faire un stade-patinoire, recouvert occasionnellement d'une bâche avec poissons rouges, eau turquoise et cocotiers, tout cela peint par nos chers artistes Honfleurais.
Festival musicaux.
Pecno parade.
Une piste d'hélicoptères pour notre très cher Futur maire.
Une oasis et un rallye 4x4 dans le manoir du désert.
Concours de déguisement des statuts du jardin public.
Election de Miss Lipouille.
Réouverture des bassins de chasse pour les chasseurs.
Mettre Honfleur sous bulle pour entretenir le microclimat

Mais encore

Limiter la vitesse de la lumière dans le centre ville.

Rabaisser la rue Haute.
Faire pisser régulièrement l'Homme de bois.
Rajeunir le vieux bassin.
Faire de la lieutenance une " Maison BOURDEL ou la Maison du bonheur " avec entrée gratuite pour les personnes du troisième âge, avec distribution de Viagra.
Refaire la rue des lingots pour qu'elle justifie son nom.
Raccourcir les Longschamps.
Remettre aux normes toutes les bites du port et les protéger.
Favoriser l'ouverture de petits commerces la nuit, pendant que les grandes surfaces sont fermées.
Des Mercedes-Benz oranges pour la D.D.E.

Le mot de la fin :

Mieux vaut voter pour un imbécile comme moi que de s'abstenir

Fini la concertation !!
Fini la transparence !!
Nous déciderons autoritairement sans vous demander votre avis.

On vous promet tout mais vous n'aurez rien.

Exercices de style

Dans "Exercices de style", Raymond Queneau a écrit la même histoire, simplissime et banale, de 99 façons différentes. La virtuosité, la créativité et l'humour de l'auteur en font une de ses oeuvres majeures. L'exercice est entré à part entière dans les contraintes oulipiennes et nombres d'auteurs s'y sont frottés à maintes reprise en l'imitant, l'adaptant et le développant.

La première édition des Exercices de style parait sous l'Occupation, en 1943, dans la revue Messages dirigée par Jean Lescure. Elle est revue et complétée en 1947. Gallimard publie ensuite en 1963 une deuxième édition accompagnée de 45 « exercices de style parallèles peints, dessinés ou sculptés » par Jacques Carelman et de 99 « exercices de style typographiques » de Robert Massin.

Les premières adaptations des Exercices de Style ont lieu au théâtre, où ils sont mis en scène par Yves Robert au cabaret de la Rose Rouge à Saint-Germain-des-Prés en 1949, puis chantés par les Frères Jacques et joués au Théâtre de Poche de Bruxelles en 1954. L'adaptation de Jacques Seiler, jouée au Théâtre Montparnasse en 1980, sera reprise par la chaîne de télévision française FR3 et diffusée en 1982 et 1985.

Le livre a été traduit en plusieurs langues, entre autres en anglais par Barbara Wright (1958), en italien par Umberto Eco, qui a trouvé une jubilation toute particulière à traduire la double contrainte historiette/style, et en allemand par Ludwig Harig et Eugen Helmlé.

Le texte de base

"Un voyageur attend le bus, il remarque un jeune homme au long cou qui porte un chapeau bizarre, entouré d'un galon tressé. Le jeune homme se dispute avec un passager qui lui reproche de lui marcher sur les pieds chaque fois que quelqu'un monte ou descend. Puis il va s'asseoir sur un siège inoccupé. Un quart d'heure plus tard le voyageur revoit le jeune homme devant la gare Saint-Lazare. Il discute avec un ami à propos d'un bouton de pardessus".

Les 99 variations d'origine (ou presque) :

Notations, En partie double, Litotes, Métaphoriquement, Rétrograde, Surprises, Rêve, Pronostications, Synchyses, L'arc-en-ciel, Logo-rallye, Hésitations, Précisions, Le côté subjectif, Autre subjectivité, Récit, Composition de mots, Négativités, Animiste, Anagrammes, Distinguo, Homéotéleutes, Lettre officielle, Prière d'insérer, Onomatopées, Analyse logique, Insistance, Ignorance, Passé indéfini, Présent, Passé simple, Imparfait, Alexandrins, Polyptotes, Aphérèses, Apocopes, Syncopes, Moi je, Exclamations, Alors, Ampoulé, Vulgaire, Interrogatoire, Comédie, Apartés, Paréchèses, Fantomatique, Philosophique, Apostrophe, Maladroit, Désinvolte, Partial, Sonnet, Olfactif, Gustatif, Tactile, Visuel, Auditif, Télégraphique, Ode, Permutations par groupes croissants de lettres, Permutations par groupes croissants de mots, Hellénismes, Ensembliste, Définitionnel, Tanka, Vers libres, Translation, Lipogramme, Anglicismes, Prosthèses, Épenthèses, Paragoges, Parties du discours, Métathèses, Par devant par derrière, Noms propres, Loucherbem, Javanais, Antonymique, Macaronique, Homophonique, Italianismes, Poor lay Zanglay, Contre-petteries, Botanique, Médical, Injurieux, Gastronomique, Zoologique, Impuissant, Modern style, Probabiliste, Portrait, Géométrique, Paysan, Interjections, Précieux, Inattendu.

Quelques avatars et utilisations :

Bernard Demers, Les nouveaux exercices de style, Le pré aux clercs, 1991. 99 variantes des Exercices de style.

Lucien d'Azay, Nouveaux exercices de style, Arc-en-ciel, 1996. Pastiches de Boudard, Duras, Echenoz, Le Clézio, Patrick Modiano, Quignard, Sagan, Semprun et Sollers dans le style de Queneau.

Stéphane Tuffery, Le style mode d'emploi, Cylibris, 2000. 99 nouvelles variantes des Exercices de style.

Le Café (Cours autodidactiques de français écrit) de Montréal accueille de nouveaux Exercices de style et les accompagne de notes sur les procédés littéraires utilisés.

Matt Madden, Exercises in Style (99 Ways to Tell a Story), Penguin Books (2005) sur la base du programme de l'OuBaPo (Ouvroir de la Bande Dessinée Potentielle).

Nicolas Graner qui a recueilli les messages de personnes cherchant désespérément à se désabonner de la liste Oulipo, en les exprimant selon des contraintes parodiant Exercices de style, avec l'aide de membres de la liste.

Le même Nicolas Graner, abrite un vaste chantier d'exercices de style, dont la base est le poème de Gérard de Nerval "El Desdichado). Plus de 200 variations dont 101 ont été éditées sous le nom collectif de Camille Abaclar, "Je suis le ténébreux"chez Quintette, en 2002.

Yak Rivais, Vous me la copierez 300 fois, Mots & Cie (2001). 300 variations sur un constat banal : "A l’école, on apprend à lire, à écrire et à compter !".

Belle récidive de la liste OuLiPo qui sous l'égide de Robert Rapilly et Martin Granger ont suscité, à l'occasion de journées oulipiennes qui se sont déroulées à Lille les 14 et 15 octobre 2005, des variations sur le poème "Les vers à soie" de Jacques Roubaud. Ce qui au départ ne devait qu'être traductions babeliennes du sonnet, s'est avéré générateur d'un exercice de style sans doute record.

Georges Pierru a fait paraître en 1984 des « Exercices de SFtyle » sous forme de récits de science-fiction.

Pascal Kaeser, dans ses Nouveaux exercices de style, Diderot (1997), fournit, lui, les outils pour varier les contraintes et les forger afin d'allier poésie et jeux mathématiques.

SimenonEnfin, Fatrazie a le plaisir de publier un extrait du dernier avatar en date, 111 exercices de style du commissaire Maigret, de Murielle Gigandet-Wenger, en hommage concomitant à R. Queneau et G. Simenon.

Raymond Queneau et la chanson

Cet inventaire des chansons de Queneau est extrait d'une analyse quasi exhaustive que m'a aimablement communiquée un collectionneur que je remercie vivement. Les références des enregistrements ou les interprètes peuvent être fournis sur demande

 

Titre Année Musique
A propos du groupe de Lorentz 1980 Hélène Martin
Adieu 1986 Patrick Roussey
Art poétique 1982 Joseph Kosma
Auprès de la fontaine 1991 Hummel Jean-Marie
Averse   Lou Gamme
Ballade en proverbes du vieux temps 1950 M.Jarre
Bataclan I Bataclan II 1991 Hummel Jean-Marie
Bon dieu de bon dieu   Lou Gamme
Bout de l'an 1991 Hummel Jean-Marie
Ce soir    
C'est bien vrai 2000 Jacques Chailley (1987)
C'est mon poème (Encore l'Art Po)   Jacques Berthe
Chanson de Gervaise 1956 Georges Auric
Chanson du champion   Michel Legrand
Chanson grave 2000 Jacques Chailley (1987)
Chanter comme un cheval 1991 Hummel Jean-Marie
Chêne et chien   Lou Gamme
Complainte 1957 Guy Béart
Conseils aux touristes 2000 Alexandre Tharaud (2000)
Cris de Paris 2000 Alexandre Tharaud (2000)
Cygnes    
Dans l'espace   Christiane Verger
Don Evané Marquy   Jack Diéval
Ell' m'envoie au bain 1991 Hummel Jean-Marie
Encore l'art po   Hélène Martin
Fable 1957 Gérard Calvi
Fleur de coqtèle   H.J. Dupuy
Grenouilles ? Max Rongier
I x atnu siofnnut i avay 2000 ?
Il pleut  1982 Joseph Kosma
Il pleut sur la bergère   Jack Diéval
Je crains pas ça tellment   Lou Gamme
Je naquis au Havre    
Je te tuerai d'amour   Johnny Hallyday
La complainte des ouatures 1991 Hummel Jean-Marie
La croqueuse de diamants 1950 J.M Damase & Roland Petit
La fête au village   Alain Roizenbiat
La foire a traversé le pont   France Olivia
La grand-mère voltairienne   Hélène Martin
La leçon de choses   France Olivia
La Lune   Renée J. Bernhein
La pendule 1953 Gérard Calvi+André Pop
La rue Galilée 2000 Alexandre Tharaud (2000)
La rue Montorgueil 1950 J.M Damase & Roland Petit
La tour translatoire 2000 Alexandre Tharaud (2000)
Laissez-moi rêver (Chanson de Gervaise ?)   Georges Auric
L'amour est mort   Francis Lai
L'Amphion   Jack Diéval
L'art poétique   Joseph Kosma
Le bon usage des maladies   Lou Gamme
Le fromage de Saint-Maure 2000 Jean-Michel Damase (2000)
Le gai Rétameur 1957 Gérard Calvi
Le Havre de Grâce   André Popp
Le porc   Luc Etienne
Le premier voyage 1991 Hummel Jean-Marie
Le Proverbe    
Le repas ridicule 1957 Gérard Calvi
Le soleil 2000 Jean-Michel Damase (2000)
Le voyageur et son ombre   Renée J. Bernhein
L'échelle des mois 1959 Hélène Martin
Annet Martin
L'école du troufion   Jacques Degor
L'écolier 1978 Hélène Martin
L'encrier noir 1978 Jean-François Gaël
Les chaussettes   Renée J. Bernhein
Les chiens d'Asnières   Christiane Verger
Les cinémas ouvrent la nuit 1991 Hummel Jean-Marie
Les entrailles de la terre   Renée J. Bernhein
Les fontaines ne chantent plus 2000 Alexandre Tharaud (2000)
Les joueurs de manille   Lou Gamme
Les mouches   Renée J. Bernhein
Les pauvres d'autrefois   Renée J. Bernhein
Les problèmes de la circulation   Renée J. Bernhein
Les vivants et les morts   André Popp
L'explication des métaphores   René Leibowitz
L'herbe   Lou Gamme
L'homme du tramouai   André Popp
Lumières 2000 Alexandre Tharaud (2000)
Ma sœur cosaque   James Ollivier
Maigrir 1957 Gérard Calvi
Marine    
Mélancolies monégasques   Christiane Verger
Misère de ma vie   Jean-Michel Damase
Moi si je voulais   Michel Legrand & Roland Petit
Mon pommier 2000 Jacques Chailley (1987)
Muses et lézards   Joseph Kosma
Nicolas chien d'expérience 1951 Joseph Kosma
Nocturne   Jacques Degor
Octobre, Novembre   Renée J. Bernhein
Pauvre type 1957 Gérard Calvi
Petit être de raison 1991 Hummel Jean-Marie
Petits cinémas 1991 Hummel Jean-Marie
Plaisanterie   Christiane Verger
Port   Jack Diéval
Pour un art poétique 2000 Joseph Kosma
Jacques Lacome
Claude Lavigne
Quand les poètes s'ennuient (Art poétique ?)   Joseph Kosma
Quelle est donc cette éclairsie 1991 Hummel Jean-Marie
Quelqu'un   Jack Diéval
Renfort I Renfort II 1991 Hummel Jean-Marie
Rien ne sert de courir   Renée J. Bernhein
Saint-Ouen's blues 1956 Pierre Arimi
Laurent Boutin
Michel Cracia
Jacques Lasry
Patrick Roussey
S'amuser sans se fatiguer 1991 Hummel Jean-Marie
Si la vie s'en va 1986 Patrick Roussey
Si tu t'imagines 1950 Joseph Kosma
Sourde est la nuit 1957 Gérard Calvi
Sous la présidence Félix Faure 2000 Jean-Michel Damase
Sous les toits   Christiane Verger
Sur le grand mât 1991 Hummel Jean-Marie
Tant de sueur humaine 1959 Guy Béart
Tête de station 2000 Alexandre Tharaud
The lake isle (Un petit débit… 1991 Hummel Jean-Marie
Tous les droits   André Popp
Tout est cru   Jacques Petit
Trains dans la banlieue ouest   André Popp
Tuilerie de mes peines 1957 Gérard Calvi
Un conte d'apothicaire 2000 Jean-Michel Damase
Un cri   Renée J. Bernhein
Un enfant a dit   Christiane Verger
Edgar Vercy
Maud Lelih
Raymond Touati
Un peu de calme 1991 Hummel Jean-Marie
Un train qui siffle 1957 Gérard Calvi
Une famille bien parisienne 1991 Hummel Jean-Marie
Une main   Christiane Verger
Une vie sans toi   Michel Legrand
Vesper   Renée J. Bernhein
Vieillir   Lou Gamme
Zoo familier   Touré Bachir ?

Carte de visite

Société générale des moteurs à eau de mélisse pour voiture de cul-de-jatte.
The Illimited Pneumatic Milk
Société franco-lapone pour le tirage, au moyen de rennes, des cyclistes aux montées.
Nouvelle société centrale de lavage des confettis parisiens.
Société protectrice des minéraux.
Mouvement néo-agoniaque et furtivo-momentiste.
L'oeuvre de bienfaisance pour les rimes pauvres.
The Autotnatic Pedagogy
L'École éblouiste.
Compagnie générale pour la distribution d'air natal à domicile.
Compagnie générale de l'importation des eaux étrangères.
L'oeuvre des vieux bouts d'allumettes en bois.
Confrérie des soeurs de la ramification de Saint Joseph.
Les Écrasés de la vie.
8e Régiment groenlandais de l'armée marocaine.
Royal cocktail des lanciers verts d'Uruguay.
Société générale de publicité dans les pissotières du Soudan.
Société générale des neufs frais de la Seine.

SUR QUELQUES ASPECTS RELATIVEMENT PEU CONNUS DE LA CONJUGAISON EN FRANÇAIS A L’INDICATIF PRÉSENT ET AU SURJONCTIF

par Raymond Queneau in Bizarre n°27 du premier trimestre 1963.
Cette étude a, en partie, conduit à la création de l'Ou-Gra-Po

INDICATIF PRÉSENT

On n’a pas suffisamment remarqué les transformations profondes que subit à l’heure actuelle la conjugaison en français. Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, c’est par des irrégularités multiples que se manifeste cette évolution. Prenons, par exemple, l’indicatif présent et le verbe d’approbation « je oui ». Alors qu’en ancien français c’est-à-dire jusque vers 1950 on conjuguait ce verbe d’après le paradigme « dire », on conjugue maintenant, et ceci d’une façon courante :

Je oui.
Tu oui (invariable).
Il oui (invariable).
Nous jouissons.
Vous jouissez.
Ils ouient (ne s’applique qu’aux poissons, chez qui le mécanisme de la reproduction semble s’effectuer sans plaisir appréciable).

Autre exemple, également remarquable, le verbe « je pipi »

Tu pipi (invariable).

Il pipi (invariable).
Nous pissons.
Vous pi virgule 1416z (le seul cas où l’on utilise des chiffres pour noter une conjugaison).
Ils quadraturent du cercle (sans traits d’union).

Soit encore le verbe « je m’embarque » , particulièrement irrégulier

J’embarque.

Tu bateau.
Il navigue.
Nous coulons.
Ils îles désertes (à distinguer soigneusement de « ils déserts » du verbe « je chameau » et de « ils désertent », du verbe « je m’engage »).

Signalons, enfin, pour ne prendre que les cas les plus notables, la divergence qui s’est établie entre le verbe « je suis » et le verbe « j’être »

Je suis   J’être
Tu n’es pas   Tu paraître
Il devient   Il pyrèthre
Nous changeons   Nous mettre
Vous datez   Vous diamètre
Ils chronomètrent   (commun aux deux verbes)

Des puristes préfèrent « ils chronomètres » (dans le second cas).

Mais le sujet devient trop vaste pour « pyrèthre essposi­tionnnnné» dans le cadre de cette modeste communication.

LE SURJONCTIF

Le surjonctif est un mode suffisamment rare en français pour qu’il ait jusqu’à présent échappé aux yeux des grammairiens les plus sagaces. On le trouve cependant, déjà, dans les monuments les plus vénérables de notre langue. C’est ainsi que l’on peut lire dans la Cantilène de Sainte­ Eulalie

Melz sostrendreiet les empedementz
Qu’elle perdessasse virginet


Mais, reconnaissons‑le loyalement, le texte n’est pas sûr. Par contre, dans la Chanson de Roland, tous les manuscrits donnent au vers 688 :

Einz qu’oüssussent quatre liwes sifilet

Et au vers 691

S’il fut vifs, je l’oüssusse amenet

Sautons quelques siècles et venons‑en à la Renaissance. Quoique Ronsard, selon certains manuels (des manuels par intellectuels) ait « improvisé une langue que notre tempéra­ment devait repousser » , on trouve chez lui des traces de ce bon vieux mode bien français, le surjonctif ; par exemple dans son élégie dédiée à la reine Elizabeth

N’offensez point par armes ny par noise,
Sy m’en croyez, la province françoise;
Bien due destinassassent les cieux
Qu’un temps seriez d’elle victorieux…

Au XVIIème siècle naturellement, abondent les parfaits exemples de surjonctif plus-que-parfait.

Nous n’avons que l’embarras du choix. Nous nous contenterons de citer Corneille (Cinna, acte V, scène I)

Et si sa liberté te faisait entreprendre
Tu ne m’eusseusses pas empêché de la rendre;
Tu l’aurais acceptée au nom de tout l’Etat
Sans pour cela vouloir qu’on m’assassinassât.

Et chez Pascal :

L’homme est un roseau pensant; qui l’eusseusse dit ?

Mais il nous faut abréger; venons‑en à la poésie moderne.
Dans Le Défilé, François Coppée écrit

La pauvre femme qui naguère était heureuse
Que ce beau régiment paradassassassât,
Craint que son fils un jour veuille être soldassat

On admirera l’audace de cet hyperjonctif qui déteint même sur un substantif subséquent. Cela est beau, mais il ne faudrait pas que les imitateurs de notre grand barde en abusassassent.

in Bizarre n°27 du premier trimestre 1963.