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Le Chant du Styrène
Le Chant du Styrène est le titre d'un court-métrage réalisé par Alain Resnais en 1958 (parfois daté de 1957, Films de la Pléiade !).
Une visite des usines Péchiney, guidée par un commentaire de Raymond Queneau en forme de poème pastiche
Le fabricant de polystyrène avait commandé ce film, qui devait être à la gloire de ce « noble matériau... entièrement créé par l'homme ». Resnais en avait tiré un film totalement surréaliste, accompagné par le poème de Raymond Queneau et la musique de Pierre Barbaud, inventeur de la musique algorithmique.
La démarche de Queneau vis-à-vis de la créativité technique, avec son recul plein d'humour ne saurait être être étrangère à l'article sur "Le plastique" de Raymond Barthes, paru dans Mythologies (Seuil, 1957)
"O temps, suspends ton bol, ô matière plastique |
Ces joncs avaient été, suivant une filière, |
Vers les produits premiers, vers la matière abstraite |
10^14 Poemes
Prendre, de façon aléatoire ou ordonnée, un vers numéroté de 1 à 14, dans un ou plusieurs des poèmes de bases, étiquetés de 1 à 10. On peut même imaginer le titre du sonnet ainsi établi.
Tango sous les tropiques, En attendant le festin, Et mots, eh ! camé ! et Cent dessus de sous en sont des exemples.
Pour des raisons technico-juridiques imposées par Monsieur Gallimard je suis amené à occulter ma base quénienne. Ne vous lamentez pas la Suède, l'Italie et l'Angleterre sont encore là !
Tango sous les tropiques ; 12 345 678 901 234
Le roi de la pampa retourne sa chemise
Depuis que lord Elgin négligea ses naseaux
Sur l'antique bahut il choisit sa cerise
Elle soufflait bien fort par-dessus les coteaux
Quand on prend des photos de cette tour de Pise
Qui se plaît à flouer de pauvres provinciaux
Qui clochard devenant jetait ses oripeaux
À tous, n'est pas donné d'aimer les chocs verbaux
Le loup est amateur de coq et de cocotte
Le lâche peut arguer de sa mine pâlotte
Lorsqu'on boit du maté l'on devient argentin
Sa sculpture est illustre. Et dans le fond des coques
On s'excuse il n'y a ni baleines ni phoques
L'écu, de vair ou d'or ne dure qu'un matin
En attendant le festin : 23 456 789 012 345
Le cheval Parthénon s'énerve sur sa frise
Pour du fin fond du nez exciter les arceaux
Le chauffeur indigène attendait dans la brise
Des narcisses on cueille ou bien on est des veaux
Il déplore il déplore une telle mainmise
Qui clochard devenant jetait ses oripeaux
Le vulgaire s'entête à vouloir des vers beaux
L'enfant pur aux yeux bleus aime les berlingots
Le brave a beau crier ah cré nom saperlotte
Aventures on eut qui s'y pique s'y frotte
Lorsque Socrate mort passait pour un lutin
Enfin on vend le tout homards et salicoques
Les Indes ont assez sans ça de pendeloques
Le Beaune et le Chianti sont-ils le même vin ?
Et mots, eh ! camé ! : 34 567 890 123 456
Le vieux marin breton de tabac prit sa prise
Pour consommer un thé puis des petits gâteaux
Une toge il portait qui n'était pas de mise
Il ne trouve aussi sec qu'un sac de vieux fayots
Et pourtant c'était lui le frère de feintise
Le vulgaire s'entête à vouloir des vers beaux
Que n'a pas dévoré la horde des mulots ?
La mite a grignoté tissus os et rideaux
Du pôle à Rosario fait une belle trotte
On comptait les esprits acérés à la hotte
Lorsqu'on revient au port en essuyant un grain
Ne fallait pas si loin agiter ses breloques
Les banquiers d'Avignon changent-ils les baïoques ?
Mais on n'aurait pas vu le métropolitain
Cent dessus de sous 97 531 975 319 753
Le marbre pour l'acide est une friandise
Se faire il pourrait bien que ce soit des jumeaux
Une toge il portait qui n'était pas de mise
Il n'avait droit qu'à une et le jour des Rameaux
Je me souviens encor de cette heure exeuquise
Que n'a pas dévoré la horde des mulots ?
Qui clochard devenant jetait ses oripeaux
Les Grecs et les Romains en vain cherchent leurs mots
On sèche le poisson dorade ou molle lotte
Aventures on eut qui s'y pique s'y frotte
Chemin vicinal se nourrit de crottin
Frère je te comprends si parfois tu débloques
Les banquiers d'Avignon changent-ils les baïoques ?
Le mammifère est roi, nous sommes son cousin
end faq9
ALLEZ ALLAIS, ALLEZ HONFLEUR !
Avec Yan Bourdel et les HYDROPATHES
Votez pour la liste " y'a pas d'sous "
Une chance pour Honfleur : " La Lipouille "
En autorisant sa pêche du 31 mars minuit au 2 avril à 0 heure, nous pouvons vous assurer :
Honfleur abolition des taxes et créations d'emplois
Réduction du chômage en créant 750 ANPE employant une directrice et un secrétaire.
Création d'un centre psychiatrique pour vaches folles.
Implantation d'une usine de déconophones.
Implantation d'une fabrique de casseroles carrées, pour éviter au lait de tourner.
Parking gratuit pour les Honfleurais.
Pas de Taxe foncière.
Pas de Taxe professionnelle.
Cantine gratuite pour nos enfants
Honfleur ville propre
Des TCA dans nos toilettes municipales.
Des moto-crottes électriques.
Une lampe Berger géante, parfumée à la crevette, contre les odeurs du Havre.
Des containers poubelles sur le port de pêche.
Des paniers en osier pour mettre au cul des chiens
Honfleur ville animée
Festival du film Andorran et odorant (d'oignons bien sûr).
Discothèque et casino.
Reboucher le vieux bassin pour faire un stade-patinoire, recouvert occasionnellement d'une bâche avec poissons rouges, eau turquoise et cocotiers, tout cela peint par nos chers artistes Honfleurais.
Festival musicaux.
Pecno parade.
Une piste d'hélicoptères pour notre très cher Futur maire.
Une oasis et un rallye 4x4 dans le manoir du désert.
Concours de déguisement des statuts du jardin public.
Election de Miss Lipouille.
Réouverture des bassins de chasse pour les chasseurs.
Mettre Honfleur sous bulle pour entretenir le microclimat
Mais encore
Limiter la vitesse de la lumière dans le centre ville.
Rabaisser la rue Haute.
Faire pisser régulièrement l'Homme de bois.
Rajeunir le vieux bassin.
Faire de la lieutenance une " Maison BOURDEL ou la Maison du bonheur " avec entrée gratuite pour les personnes du troisième âge, avec distribution de Viagra.
Refaire la rue des lingots pour qu'elle justifie son nom.
Raccourcir les Longschamps.
Remettre aux normes toutes les bites du port et les protéger.
Favoriser l'ouverture de petits commerces la nuit, pendant que les grandes surfaces sont fermées.
Des Mercedes-Benz oranges pour la D.D.E.
Le mot de la fin :
Mieux vaut voter pour un imbécile comme moi que de s'abstenir
Fini la concertation !!
Fini la transparence !!
Nous déciderons autoritairement sans vous demander votre avis.
On vous promet tout mais vous n'aurez rien.
Exercices de style
Dans "Exercices de style", Raymond Queneau a écrit la même histoire, simplissime et banale, de 99 façons différentes. La virtuosité, la créativité et l'humour de l'auteur en font une de ses oeuvres majeures. L'exercice est entré à part entière dans les contraintes oulipiennes et nombres d'auteurs s'y sont frottés à maintes reprise en l'imitant, l'adaptant et le développant.
La première édition des Exercices de style parait sous l'Occupation, en 1943, dans la revue Messages dirigée par Jean Lescure. Elle est revue et complétée en 1947. Gallimard publie ensuite en 1963 une deuxième édition accompagnée de 45 « exercices de style parallèles peints, dessinés ou sculptés » par Jacques Carelman et de 99 « exercices de style typographiques » de Robert Massin.
Les premières adaptations des Exercices de Style ont lieu au théâtre, où ils sont mis en scène par Yves Robert au cabaret de la Rose Rouge à Saint-Germain-des-Prés en 1949, puis chantés par les Frères Jacques et joués au Théâtre de Poche de Bruxelles en 1954. L'adaptation de Jacques Seiler, jouée au Théâtre Montparnasse en 1980, sera reprise par la chaîne de télévision française FR3 et diffusée en 1982 et 1985.
Le livre a été traduit en plusieurs langues, entre autres en anglais par Barbara Wright (1958), en italien par Umberto Eco, qui a trouvé une jubilation toute particulière à traduire la double contrainte historiette/style, et en allemand par Ludwig Harig et Eugen Helmlé.
Le texte de base
"Un voyageur attend le bus, il remarque un jeune homme au long cou qui porte un chapeau bizarre, entouré d'un galon tressé. Le jeune homme se dispute avec un passager qui lui reproche de lui marcher sur les pieds chaque fois que quelqu'un monte ou descend. Puis il va s'asseoir sur un siège inoccupé. Un quart d'heure plus tard le voyageur revoit le jeune homme devant la gare Saint-Lazare. Il discute avec un ami à propos d'un bouton de pardessus".
Les 99 variations d'origine (ou presque) :
Notations, En partie double, Litotes, Métaphoriquement, Rétrograde, Surprises, Rêve, Pronostications, Synchyses, L'arc-en-ciel, Logo-rallye, Hésitations, Précisions, Le côté subjectif, Autre subjectivité, Récit, Composition de mots, Négativités, Animiste, Anagrammes, Distinguo, Homéotéleutes, Lettre officielle, Prière d'insérer, Onomatopées, Analyse logique, Insistance, Ignorance, Passé indéfini, Présent, Passé simple, Imparfait, Alexandrins, Polyptotes, Aphérèses, Apocopes, Syncopes, Moi je, Exclamations, Alors, Ampoulé, Vulgaire, Interrogatoire, Comédie, Apartés, Paréchèses, Fantomatique, Philosophique, Apostrophe, Maladroit, Désinvolte, Partial, Sonnet, Olfactif, Gustatif, Tactile, Visuel, Auditif, Télégraphique, Ode, Permutations par groupes croissants de lettres, Permutations par groupes croissants de mots, Hellénismes, Ensembliste, Définitionnel, Tanka, Vers libres, Translation, Lipogramme, Anglicismes, Prosthèses, Épenthèses, Paragoges, Parties du discours, Métathèses, Par devant par derrière, Noms propres, Loucherbem, Javanais, Antonymique, Macaronique, Homophonique, Italianismes, Poor lay Zanglay, Contre-petteries, Botanique, Médical, Injurieux, Gastronomique, Zoologique, Impuissant, Modern style, Probabiliste, Portrait, Géométrique, Paysan, Interjections, Précieux, Inattendu.
Quelques avatars et utilisations :
Bernard Demers, Les nouveaux exercices de style, Le pré aux clercs, 1991. 99 variantes des Exercices de style.
Lucien d'Azay, Nouveaux exercices de style, Arc-en-ciel, 1996. Pastiches de Boudard, Duras, Echenoz, Le Clézio, Patrick Modiano, Quignard, Sagan, Semprun et Sollers dans le style de Queneau.
Stéphane Tuffery, Le style mode d'emploi, Cylibris, 2000. 99 nouvelles variantes des Exercices de style.
Le Café (Cours autodidactiques de français écrit) de Montréal accueille de nouveaux Exercices de style et les accompagne de notes sur les procédés littéraires utilisés.
Matt Madden, Exercises in Style (99 Ways to Tell a Story), Penguin Books (2005) sur la base du programme de l'OuBaPo (Ouvroir de la Bande Dessinée Potentielle).
Nicolas Graner qui a recueilli les messages de personnes cherchant désespérément à se désabonner de la liste Oulipo, en les exprimant selon des contraintes parodiant Exercices de style, avec l'aide de membres de la liste.
Le même Nicolas Graner, abrite un vaste chantier d'exercices de style, dont la base est le poème de Gérard de Nerval "El Desdichado). Plus de 200 variations dont 101 ont été éditées sous le nom collectif de Camille Abaclar, "Je suis le ténébreux"chez Quintette, en 2002.
Yak Rivais, Vous me la copierez 300 fois, Mots & Cie (2001). 300 variations sur un constat banal : "A l’école, on apprend à lire, à écrire et à compter !".
Belle récidive de la liste OuLiPo qui sous l'égide de Robert Rapilly et Martin Granger ont suscité, à l'occasion de journées oulipiennes qui se sont déroulées à Lille les 14 et 15 octobre 2005, des variations sur le poème "Les vers à soie" de Jacques Roubaud. Ce qui au départ ne devait qu'être traductions babeliennes du sonnet, s'est avéré générateur d'un exercice de style sans doute record.
Georges Pierru a fait paraître en 1984 des « Exercices de SFtyle » sous forme de récits de science-fiction.
Pascal Kaeser, dans ses Nouveaux exercices de style, Diderot (1997), fournit, lui, les outils pour varier les contraintes et les forger afin d'allier poésie et jeux mathématiques.
Enfin, Fatrazie a le plaisir de publier un extrait du dernier avatar en date, 111 exercices de style du commissaire Maigret, de Murielle Gigandet-Wenger, en hommage concomitant à R. Queneau et G. Simenon.
Raymond Queneau et la chanson
Cet inventaire des chansons de Queneau est extrait d'une analyse quasi exhaustive que m'a aimablement communiquée un collectionneur que je remercie vivement. Les références des enregistrements ou les interprètes peuvent être fournis sur demande
Titre | Année | Musique |
A propos du groupe de Lorentz | 1980 | Hélène Martin |
Adieu | 1986 | Patrick Roussey |
Art poétique | 1982 | Joseph Kosma |
Auprès de la fontaine | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Averse | Lou Gamme | |
Ballade en proverbes du vieux temps | 1950 | M.Jarre |
Bataclan I Bataclan II | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Bon dieu de bon dieu | Lou Gamme | |
Bout de l'an | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Ce soir | ||
C'est bien vrai | 2000 | Jacques Chailley (1987) |
C'est mon poème (Encore l'Art Po) | Jacques Berthe | |
Chanson de Gervaise | 1956 | Georges Auric |
Chanson du champion | Michel Legrand | |
Chanson grave | 2000 | Jacques Chailley (1987) |
Chanter comme un cheval | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Chêne et chien | Lou Gamme | |
Complainte | 1957 | Guy Béart |
Conseils aux touristes | 2000 | Alexandre Tharaud (2000) |
Cris de Paris | 2000 | Alexandre Tharaud (2000) |
Cygnes | ||
Dans l'espace | Christiane Verger | |
Don Evané Marquy | Jack Diéval | |
Ell' m'envoie au bain | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Encore l'art po | Hélène Martin | |
Fable | 1957 | Gérard Calvi |
Fleur de coqtèle | H.J. Dupuy | |
Grenouilles | ? | Max Rongier |
I x atnu siofnnut i avay | 2000 | ? |
Il pleut | 1982 | Joseph Kosma |
Il pleut sur la bergère | Jack Diéval | |
Je crains pas ça tellment | Lou Gamme | |
Je naquis au Havre | ||
Je te tuerai d'amour | Johnny Hallyday | |
La complainte des ouatures | 1991 | Hummel Jean-Marie |
La croqueuse de diamants | 1950 | J.M Damase & Roland Petit |
La fête au village | Alain Roizenbiat | |
La foire a traversé le pont | France Olivia | |
La grand-mère voltairienne | Hélène Martin | |
La leçon de choses | France Olivia | |
La Lune | Renée J. Bernhein | |
La pendule | 1953 | Gérard Calvi+André Pop |
La rue Galilée | 2000 | Alexandre Tharaud (2000) |
La rue Montorgueil | 1950 | J.M Damase & Roland Petit |
La tour translatoire | 2000 | Alexandre Tharaud (2000) |
Laissez-moi rêver (Chanson de Gervaise ?) | Georges Auric | |
L'amour est mort | Francis Lai | |
L'Amphion | Jack Diéval | |
L'art poétique | Joseph Kosma | |
Le bon usage des maladies | Lou Gamme | |
Le fromage de Saint-Maure | 2000 | Jean-Michel Damase (2000) |
Le gai Rétameur | 1957 | Gérard Calvi |
Le Havre de Grâce | André Popp | |
Le porc | Luc Etienne | |
Le premier voyage | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Le Proverbe | ||
Le repas ridicule | 1957 | Gérard Calvi |
Le soleil | 2000 | Jean-Michel Damase (2000) |
Le voyageur et son ombre | Renée J. Bernhein | |
L'échelle des mois | 1959 | Hélène Martin Annet Martin |
L'école du troufion | Jacques Degor | |
L'écolier | 1978 | Hélène Martin |
L'encrier noir | 1978 | Jean-François Gaël |
Les chaussettes | Renée J. Bernhein | |
Les chiens d'Asnières | Christiane Verger | |
Les cinémas ouvrent la nuit | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Les entrailles de la terre | Renée J. Bernhein | |
Les fontaines ne chantent plus | 2000 | Alexandre Tharaud (2000) |
Les joueurs de manille | Lou Gamme | |
Les mouches | Renée J. Bernhein | |
Les pauvres d'autrefois | Renée J. Bernhein | |
Les problèmes de la circulation | Renée J. Bernhein | |
Les vivants et les morts | André Popp | |
L'explication des métaphores | René Leibowitz | |
L'herbe | Lou Gamme | |
L'homme du tramouai | André Popp | |
Lumières | 2000 | Alexandre Tharaud (2000) |
Ma sœur cosaque | James Ollivier | |
Maigrir | 1957 | Gérard Calvi |
Marine | ||
Mélancolies monégasques | Christiane Verger | |
Misère de ma vie | Jean-Michel Damase | |
Moi si je voulais | Michel Legrand & Roland Petit | |
Mon pommier | 2000 | Jacques Chailley (1987) |
Muses et lézards | Joseph Kosma | |
Nicolas chien d'expérience | 1951 | Joseph Kosma |
Nocturne | Jacques Degor | |
Octobre, Novembre | Renée J. Bernhein | |
Pauvre type | 1957 | Gérard Calvi |
Petit être de raison | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Petits cinémas | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Plaisanterie | Christiane Verger | |
Port | Jack Diéval | |
Pour un art poétique | 2000 | Joseph Kosma Jacques Lacome Claude Lavigne |
Quand les poètes s'ennuient (Art poétique ?) | Joseph Kosma | |
Quelle est donc cette éclairsie | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Quelqu'un | Jack Diéval | |
Renfort I Renfort II | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Rien ne sert de courir | Renée J. Bernhein | |
Saint-Ouen's blues | 1956 | Pierre Arimi Laurent Boutin Michel Cracia Jacques Lasry Patrick Roussey |
S'amuser sans se fatiguer | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Si la vie s'en va | 1986 | Patrick Roussey |
Si tu t'imagines | 1950 | Joseph Kosma |
Sourde est la nuit | 1957 | Gérard Calvi |
Sous la présidence Félix Faure | 2000 | Jean-Michel Damase |
Sous les toits | Christiane Verger | |
Sur le grand mât | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Tant de sueur humaine | 1959 | Guy Béart |
Tête de station | 2000 | Alexandre Tharaud |
The lake isle (Un petit débit… | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Tous les droits | André Popp | |
Tout est cru | Jacques Petit | |
Trains dans la banlieue ouest | André Popp | |
Tuilerie de mes peines | 1957 | Gérard Calvi |
Un conte d'apothicaire | 2000 | Jean-Michel Damase |
Un cri | Renée J. Bernhein | |
Un enfant a dit | Christiane Verger Edgar Vercy Maud Lelih Raymond Touati |
|
Un peu de calme | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Un train qui siffle | 1957 | Gérard Calvi |
Une famille bien parisienne | 1991 | Hummel Jean-Marie |
Une main | Christiane Verger | |
Une vie sans toi | Michel Legrand | |
Vesper | Renée J. Bernhein | |
Vieillir | Lou Gamme | |
Zoo familier | Touré Bachir ? |
Carte de visite
Société générale des moteurs à eau de mélisse pour voiture de cul-de-jatte.
The Illimited Pneumatic Milk
Société franco-lapone pour le tirage, au moyen de rennes, des cyclistes aux montées.
Nouvelle société centrale de lavage des confettis parisiens.
Société protectrice des minéraux.
Mouvement néo-agoniaque et furtivo-momentiste.
L'oeuvre de bienfaisance pour les rimes pauvres.
The Autotnatic Pedagogy
L'École éblouiste.
Compagnie générale pour la distribution d'air natal à domicile.
Compagnie générale de l'importation des eaux étrangères.
L'oeuvre des vieux bouts d'allumettes en bois.
Confrérie des soeurs de la ramification de Saint Joseph.
Les Écrasés de la vie.
8e Régiment groenlandais de l'armée marocaine.
Royal cocktail des lanciers verts d'Uruguay.
Société générale de publicité dans les pissotières du Soudan.
Société générale des neufs frais de la Seine.
SUR QUELQUES ASPECTS RELATIVEMENT PEU CONNUS DE LA CONJUGAISON EN FRANÇAIS A L’INDICATIF PRÉSENT ET AU SURJONCTIF
par Raymond Queneau in Bizarre n°27 du premier trimestre 1963.
Cette étude a, en partie, conduit à la création de l'Ou-Gra-Po
INDICATIF PRÉSENT
On n’a pas suffisamment remarqué les transformations profondes que subit à l’heure actuelle la conjugaison en français. Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, c’est par des irrégularités multiples que se manifeste cette évolution. Prenons, par exemple, l’indicatif présent et le verbe d’approbation « je oui ». Alors qu’en ancien français c’est-à-dire jusque vers 1950 on conjuguait ce verbe d’après le paradigme « dire », on conjugue maintenant, et ceci d’une façon courante :
Je oui.
Tu oui (invariable).
Il oui (invariable).
Nous jouissons.
Vous jouissez.
Ils ouient (ne s’applique qu’aux poissons, chez qui le mécanisme de la reproduction semble s’effectuer sans plaisir appréciable).
Autre exemple, également remarquable, le verbe « je pipi »
Tu pipi (invariable).
Il pipi (invariable).
Nous pissons.
Vous pi virgule 1416z (le seul cas où l’on utilise des chiffres pour noter une conjugaison).
Ils quadraturent du cercle (sans traits d’union).
Soit encore le verbe « je m’embarque » , particulièrement irrégulier
J’embarque.
Tu bateau.
Il navigue.
Nous coulons.
Ils îles désertes (à distinguer soigneusement de « ils déserts » du verbe « je chameau » et de « ils désertent », du verbe « je m’engage »).
Signalons, enfin, pour ne prendre que les cas les plus notables, la divergence qui s’est établie entre le verbe « je suis » et le verbe « j’être »
Je suis | J’être | |
Tu n’es pas | Tu paraître | |
Il devient | Il pyrèthre | |
Nous changeons | Nous mettre | |
Vous datez | Vous diamètre | |
Ils chronomètrent | (commun aux deux verbes) |
Des puristes préfèrent « ils chronomètres » (dans le second cas).
Mais le sujet devient trop vaste pour « pyrèthre esspositionnnnné» dans le cadre de cette modeste communication.
LE SURJONCTIF
Le surjonctif est un mode suffisamment rare en français pour qu’il ait jusqu’à présent échappé aux yeux des grammairiens les plus sagaces. On le trouve cependant, déjà, dans les monuments les plus vénérables de notre langue. C’est ainsi que l’on peut lire dans la Cantilène de Sainte Eulalie
Melz sostrendreiet les empedementz
Qu’elle perdessasse virginet
Mais, reconnaissons‑le loyalement, le texte n’est pas sûr. Par contre, dans la Chanson de Roland, tous les manuscrits donnent au vers 688 :
Einz qu’oüssussent quatre liwes sifilet
Et au vers 691
S’il fut vifs, je l’oüssusse amenet
Sautons quelques siècles et venons‑en à la Renaissance. Quoique Ronsard, selon certains manuels (des manuels par intellectuels) ait « improvisé une langue que notre tempérament devait repousser » , on trouve chez lui des traces de ce bon vieux mode bien français, le surjonctif ; par exemple dans son élégie dédiée à la reine Elizabeth
N’offensez point par armes ny par noise,
Sy m’en croyez, la province françoise;
Bien due destinassassent les cieux
Qu’un temps seriez d’elle victorieux…
Au XVIIème siècle naturellement, abondent les parfaits exemples de surjonctif plus-que-parfait.
Nous n’avons que l’embarras du choix. Nous nous contenterons de citer Corneille (Cinna, acte V, scène I)
Et si sa liberté te faisait entreprendre
Tu ne m’eusseusses pas empêché de la rendre;
Tu l’aurais acceptée au nom de tout l’Etat
Sans pour cela vouloir qu’on m’assassinassât.
Et chez Pascal :
L’homme est un roseau pensant; qui l’eusseusse dit ?
Mais il nous faut abréger; venons‑en à la poésie moderne.
Dans Le Défilé, François Coppée écrit
La pauvre femme qui naguère était heureuse
Que ce beau régiment paradassassassât,
Craint que son fils un jour veuille être soldassat
On admirera l’audace de cet hyperjonctif qui déteint même sur un substantif subséquent. Cela est beau, mais il ne faudrait pas que les imitateurs de notre grand barde en abusassassent.
in Bizarre n°27 du premier trimestre 1963.