In Memoriam : Hans Van der Velden qui était le plus fin et le plus précieux des discographes du Stabat Mater nous a quitté le 28 décembre 2005. Un éminent collectionneur et un ami que nous aurons bien du mal à remplacer

Un peu d'histoire

Le Stabat Mater est sans nul doute un des textes sacrés les plus poignants car il reflète la douleur, la compassion d’une mère qui voit mourir son fils dans la plus grandes des souffrances.

Le texte (ou séquence) de 20 strophes de 3 vers est attribué à IACOPONE da TODI (1230-1306), franciscain, originaire de la province d'Ombrie en Italie. Mais de façon très étayée cetains experts en hymnologie proposent Saint-Grégoire le Grand (d. 604), Saint-Bernard de Clairvaux (d. 1153), Innocent (d. 1216), Saint-Bonaventure (d. 1274), Jacopone (d. 1306), Le pape Jean XXII (d. 1334), et Grégoire XI (d. 1378). Ils concluent aux seules paternités possibles d'Innocent III ou de Jacopone.

Le Stabat Mater est à la fois un poème médiéval d'inspiration sacrée et une composition musicale du type oratorio ou motet, basée en tout ou partie sur ce texte. Il appartient à la catégorie des « séquences » ou « proses », textes chantés à la messe entre l’épître et l’évangile. On le chante aussi souvent pendant les chemins de croix.

Il est,  de nos jours, chanté en grégorien selon le thème , Dom Fonteinnes chantre de Solesmes vers 1850.

Interdit par le Concile de Trente (1545-1563) comme de très nombreuses compositions musicales sacrées de l’époque, trop ornées pour mettre en valeur les textes qu’elles devaient illustrer, le Stabat Mater résista cependant à cette injonction de par la force de son texte qui suscita l’engouement des fidèles mais aussi le respect de compositeurs à l’immense talent comme Pergolèse ou Palestrina.  

Il figure aujourd’hui dans le Missel romain (dit Missel 800) à la célébration de la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre, réintroduite par le pape Benoît XIII en 1727.

La séquence fait également partie de la liturgie du vendredi de la Passion, sous diverses formes, il est vrai.

Le caractère dramatique du texte a donc été une source d’inspiration pour près de 500 compositeurs qui reflètent en adaptant le « livret » la musique de leur époque : renaissance, baroque, romantique, contemporaine – même en jazz ! – mais aussi de leur pays puisque l’on dénombre, entre autres, un ou des compositeurs américains, anglais, autrichien, brésilien, camerounais, canadien danois, espagnol, estonien, finlandais, flamand, français, hongrois, irlandais, italiens, japonais, norvégien, polonais, portugais, russe, slovaques, tchèques …

On trouve donc une variété considérable d’œuvres de tout style, composition vocale et orchestrale ou durée, d’après tout ou partie des strophes d’origine, en latin ou dans la langue du compositeur et parfois selon une adaptation très libre. On dénombre même une version en breton !

Internaugraphie : 

Le site de référence en matière de Stabat Mater - et mon correspondant néerlandais- est sans nul doute celui de Hans van der Velden, qui recense près de 500 oeuvres ou compositeurs, donne les traductions des Stabat mater dolorosa et preciosa en 20 langues et analyse précisément son importante collection de 150 CD. Hans est décédé fin 2006 mais sa compagne a repris le flambeau.

Catholic encyclopedia fournit quelques développements qui font autorité. Pour mémoire il existe deux site dont le nom de domaine est Stabat Mater. Une fondation hollandaise et un jeu en . com d'ailleurs inaccessible, le  Stabat Mater 

En France il faut remarquer un très bel abécédaire du Stabat Mater